I feel so alive... for the very first time!

La populaire expression «s’envoler en l’air » n’aura jamais autant pris son sens qu’en cette inoubliable journée du mois de mai 2007… Il y a quelque mois, je vous avais écrit un billet intitulé « Se sentir vivant » où je vous avais fait écouter un vidéo de saut en parachute en vous confiant que namoureux et moi avions l’intention de tenter l’expérience prochainement. Ce vœu pieux est maintenant chose du passé…

Cette fin de semaine, nous avons vécu intensément cette exaltante expérience en compagnie de grands parachutistes et de personnes aussi capotées que nous. Nous nous sommes pointés le nez ce dimanche 27 mai 2007 à l’école de parachutisme Nouvel-Air à Farham. Aéroport campagnard et chevaux à proximité, je me sentais dans mon élément. J’ai choisi de faire un saut tandem en chute libre ce qui me fera vivre 50 secondes de saut en chute libre à 200 km/h suivie d’environ 5 minutes de voile déployée. Intensité, adrénaline, folie et sensations fortes seront assurément au rendez-vous…

Après avoir signé les lourds papiers légaux remettant plus d’une fois en question mon très fort désir de faire le grand saut, j’ai allègrement enfilé une combinaison moulante ainsi qu’un harnais. On m’a ensuite présenté Vincent, sympathique caméraman qui allait faire vivre mon saut sur pellicule souvenir, ainsi que Michel, maître tandem d’expérience à qui je confiais aveuglément ma vie et à qui j’accordais une confiance pure, brute, authentique et inconditionnelle.

Lorsque j’ai entendu les pales des hélices tourner pour la première fois, c’est à ce moment précis que j’ai vraiment saisi l’ampleur de ce que j’allais vivre. Des moments comme celui-là, on n’en vit pas des tonnes dans une vie, mais j’avais la ferme intention d’en profiter au maximum du début jusqu’à la fin et de ne pas oublier une seule seconde de ce que j’allais voir, sentir, ressentir et vivre. Je voulais que tous mes sens soient témoins d’un moment intensément … excessif.

Embarquement dans l’avion bimoteur. Décollage. Prise d’altitude. Quelques moments d’excitation captés sur vidéo. Le paysage est à couper le souffle; je vais vraiment sauter de là-haut… je suis trop folle. 6 000 pieds d’altitude et la flèche ne cesse de monter… 10 000 pieds… Je suis saoule d’altitude, toujours le sourire et toujours aussi folle. Michel m’accroche à lui, me boulonne, me fixe, c’est comme vous voulez. Je partage avec lui mon espace vital; il occupe ma bulle. J’occupe la sienne. Il me confie que Vincent est son fils et que Martin, parachutiste et maître tandem aussi, est également son fils. Une passion de famille. Vérification, contre-vérification. Michel respire le calme, la zénitude. C’est l’homme qu’il me fallait. Il n’est pas bavard, mais son attitude est rassurante, ses yeux transcendent le calme, ses gestes posés et essentiels. Il n’avait pas besoin de me convaincre d’être calme, il était [le] calme. J’avais devant moi un vertueux sage du parachutisme.

La porte s’ouvre, mes cheveux attachés frisent tout de même le ridicule et mon cœur s’emballe dès que je vois sous mes pieds l’interminable tapis vert s’offrir à moi en cette matinée de mai. Vincent prend position. Je prends position en compagnie de Michel. Je croise l’œil numérique de Vincent qui scrute l’irruption d’adrénaline monter en moi. Je croise mes bras, regarde l’infini bleu ciel au-dessus de ma tête. Michel nous balance avec une telle fluidité que je me sens maintenant bercer par chacune des molécules d’oxygène que je rencontre. Je crie. Je manque de salive. J’ai la peau qui flaquote au vent, mais qu’à cela ne tienne… je profite de chacune de ces trop courtes secondes. Vincent est là, à quelques centimètres seulement, je partage ma bulle avec lui aussi. Michel contrôle mes mains afin d’exécuter quelques vrilles, quelles sensations exaltantes! Je crie toujours. Les secondes passent trop vite. Je ramène mes bras et Michel rabat les siens sur mes bras. Le parachute s’ouvre en un merveilleux bruissement de voile et nous ralentissons avec une surprenante fluidité. J’ai l’impression de m’être réveillée sous une couette de plumes d’oie, moelleuse et confortable. Les quelques minutes qui restent me permettent d’admirer le paysage vert, montagneux et resplendissant de la région. Vrilles concentriques.

Approche d’atterrissage : un avion effectue un décollage tout juste devant mes yeux. À un point tel que je me demande si je ne finirai pas telle une outarde égarée dans son pare-brise. Atterrissage : l’outarde égarée retourne à la maison en déposant lestement les pieds sur le gazon frais et humide. Je capote. J’ai vraiment sauté 13 500 pieds. Je suis vraiment folle. J’en redemande encore, mais je crois que mon corps ne le supporterait pas. Il faut savoir être honnête envers soi-même. Michel affiche un sourire satisfait, mais calme. Un sourire qui lui ressemble. Ses yeux traduisent sa sagesse charismatique. Une accolade ne saurait traduire toute la gratitude que je voudrais lui offrir. Chacun de nous connaît la valeur de ce que nous avons risqué et partagé: notre vie.

Merci, Michel, d’avoir été là pour moi et d’avoir veillé sur moi comme tu l’as si bien fait.

Merci, Vincent, d’avoir partagé ma bulle, ma vie et cette expérience inoubliable.

Depuis ce dimanche, j’écoute en loupe mon périlleux saut et les paroles de la chanson 'Alive" de P.O.D. ne cesse de tourner dans ma tête. Chaque fois que je vois ma sortie d’avion, j’ai les frissons de la tête au pied et je cueille au fond de ma main une larme de pure folie, une larme de ma vie.

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*Extrait de "Alive" de P.O.D.

Everyday is a new day
I'm thankful for
Every breath I take
I won't take you for granted
So I learn from my mistakes
It's beyond my control
Sometimes it's best to let go
Whatever happens
In this lifetime
So I trust in love
You have given mePeace of mind

I feel so alive
For the very first time
I can't deny you
I feel so alive
I feel so alive
For the very first time
And I think I can fly

Sunshine upon my face
A new song for me to sing
Tell the world
How I feel inside
Even though it might
Cost me everything
Now that I know this
So beyond, I can't hold this
I can never
Turn my back away
Now that I've seen you
I can never look away

Michel est l'un des fondateurs de Nouvel-Air et il fait partie d’une équipe compétitive de parachutisme, Evolution. Evolution est une équipe de parachutistes compétitive effectuant des figures aériennes de haut niveau. J’ai également appris que les membres de l'équipe Évolution est principalement constituée de ses garçons. Michel a 30 ans d’expérience; il a effectué son premier saut alors que je n’étais même pas encore née. Il a effectué pas moins de 12 000 sauts en carrière et sa feuille de route est pour le moins impressionnante (Championnats canadiens de vol relatif; l'équipe nationale de parachutisme; Coupe du Monde de parachutisme en 1984 et 1984, films à saveur parachutiste...). Je ne m’étais pas trompée, ces yeux sont ceux d’un sage.

Si vous voulez voir de quoi l'équipe Évolution est capable, suivez les liens, c'est trop débile! Je serai présente à Farnham pour voir quelques compétitions, je me le promets...

Evolution 2oo8 - Teaser

Evolution - Entrevue

Evolution - Entrevue 2

Evolution - Best Blocks

Evolution - Shamrock Showdown 2008

Evolution - Record

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Nous avons tellement aimé notre expérience que namoureux et moi pensons sérieusement un jour aller prendre notre cours de parachutiste solo. J'aimerais bien devenir caméraman de saut tandem. Joindre l'utile à l'agréable... ;0)

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Comments

[Zazou]

Voici l'adresse de l'équipe Evolution: http://www.nouvelair.ca/Evolution/