Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Zazouthérapie Collection
Derniers commentaires
Archives
17 août 2008

Communauté de recherche philosophique (7)

Lors de cette CRP, les élèves ont choisi la question suivante : « Quel est le dernier nom de Pixie? »

La discussion a débuté par des éclaircissements tels que :

-          Qu’est-ce que c’est un dernier nom?

-          Est-ce qu’un dernier nom c’est le prénom, le nom de famille ou le surnom?

Puis, C. a tenté de ramener la discussion vers la question initiale :

- Pour pouvoir trouver le dernier nom de Pixie, on doit trouver des indices dans le texte qui pourraient nous permettre de trouver la réponse à la question.

J’ai souligné toutes les émotions que j’ai ressenties quand j’ai vu dans leurs yeux cet engouement à parler des vraies choses.

- Tu vois, on n’aura pas répondu à la question de départ. En fait, on n’a pas trouvé de réponse, mais tu peux continuer à réfléchir dans ta tête, à réfléchir avec tes amis et ta famille.

Marc-Antoine a aussi souligné que cette discussion a d’abord commencé par une petite question et s’est terminée par une grande question.

Isabelle

- C’est ça la philosophie! Ça fait grandir!

C.

-L’autre jour, mon père m’a dit que faire de la philosophie, c’est parler des grandes questions de la vie. Et c’est ce qu’on a fait!

Isabelle

- Exactement, C.. Ton père a raison. Parler de notre identité, du don d’organe, c’est de la philosophie.

R.

- [On a parlé de] pourquoi je suis moi?

(Il faisait référence à une phrase qu’E. qui nous avait donné au début de l’année en réponse à la question : "Qu'est qu'une question philosophique?)

Les observateurs:

A. devait identifier des phrases et des personnes qui ont fait avancer la discussion. Il a pris 5 pages de notes. Je l’ai encouragé à mettre ces pages dans son portfolio.

P. devait étudier comment le droit de parole était respecté. Il nous a fait part que parfois, il y avait des gens qui coupaient la parole. À d’autres moments, on se respectait.

E. devait faire un résumé de la CRP, mais elle a avoué qu’elle trouvait la discussion si intéressante qu’elle n’a pas pris de notes. Elle dit aussi qu’elle aurait voulu participer à la CRP et qu’elle était partagée entre son rôle et son envie de parler.

S.

- Peut-être qu’on peut trouver le dernier nom de Pixie en connaissant le pays où elle habite. Par exemple, au Canada on parle français alors son nom sera français.

K.

- Je crois que nous pourrions savoir où habite Pixie en cherchant des mots dans le livre. Parce qu’en France et au Québec, nous n’avons pas le même vocabulaire.

C.

- On peut demander aux autres de nous appeler d’un autre nom sans qu’on change notre nom pour vrai.

Quelques élèves parlent du fait qu’on peut choisir de changer de nom.

C. dit qu’on peut être « forcé » de changer de nom pour sa sécurité physique. Certains élèves avancent l’idée que les gens peuvent changer de nom parce qu’ils ne l’aiment pas et Sabine ajoute qu’on peut changer de nom pour d’autres raisons.

Isabelle

- Est-ce qu’ils arrivent que vos parents vous appellent par un autre nom?

La plupart des élèves répondent oui.

Isabelle

- Est-ce que vous êtes quelqu’un d’autre si les gens vous appellent par un autre nom?

Ils sont tous d’accord pour dire que nous sommes la même personne.

Isabelle

- Est-ce que le fait qu’ils vous appellent par un autre nom veut dire qu’ils n’aiment pas votre prénom?

E.

- Non. Parce ce sont eux [mes parents] qui m’ont donné mon nom. S’il n’aimait pas mon nom, il ne m’aurait pas donné ce nom-là.

R.

- Les espions peuvent tuer des gens et prendre leur nom.

Les élèves réagissent.

Isabelle

- Si on est espion et qu’on prend le nom de quelqu’un d’autre, sommes-nous toujours nous-mêmes?

S.

- On est toujours nous (physiquement et psychologiquement), mais on a QUE le nom de quelqu’un d’autre, c’est tout.

V.

-  Mais si on a une partie du corps de quelqu’un d’autre, on n’est plus vraiment nous.

Isabelle

- C’est intéressant V.! Je lance la question : « Est-ce que si on a le cœur de quelqu’un d’autre, on devient quelqu’un d’autre? »

L.

- Je crois qu’on devient un peu quelqu’un d’autre. Parce le cœur, c’est là où il y a l’amour et la vie. Si je reçois le cœur de quelqu’un qui n’est pas beaucoup gentil alors je deviendrai un peu moins gentille.

J.

- On ne peut pas devenir quelqu’un d’autre parce qu’on a pas changé de cerveau.

E.

- Je crois qu’on change mais pas tant que ça. Par exemple, si je suis bonne à la marche et que je reçois le cœur de quelqu’un qui était bon à la course, alors je serai meilleure à la course.

C. explique une histoire où un homme avec un lourd passé (violent, drogue, etc.) s’est retrouvé coincé dans sa voiture lors d’un grave accident de la route. Un autre homme qui passait a mis ses mains dans le feu pour le sauver et s’est brûlé les mains. L’homme a changé.

Isabelle

- Pour quelles raisons la vie des deux hommes a changé?

C.

- L’homme qui s’est fait sauvé a réalisé que sa vie est importante parce que quelqu’un l’a sauvé de ses mains.

Isabelle

- Est-ce que  tu crois que la vie de l’autre homme, celui qui l’a sauvé, a changé?

C.

- Oui. Parce qu’il a sauvé une vie de ses propres mains. Il a commencé à apprécier la vie et à l’aimer.

J’ai dû arrêter là, car le temps manquait. Mais, j’ai ressenti un engouement marqué pour la question lorsqu’on a commencé à parler d’identité et surtout de qui on est si on reçoit le cœur (ou toute autre partie du corps) de quelqu’un d’autre. J’ai vu des étincelles dans les yeux de certains élèves comme s’ils me disaient : « Ça y est! On y est! On parle des vraies choses! Ça c’est important! On parle de la vie! »

Publicité
Commentaires
La Zazouthérapie Collection
Publicité
La Zazouthérapie Collection
Publicité